Rabat - Gustavo de Aristegui, ancien diplomate et plusieurs fois député au Congrès espagnol, a exprimé le souhait de voir la nouvelle position de son pays à l’égard de la question du Sahara marocain contribuer à mettre fin à « la tragédie » que vivent les populations des camps de Tindouf.
Réagissant au récent message adressé à SM le Roi Mohammed VI par le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez dans lequel il confirme son soutien au plan d’autonomie au Sahara marocain, M. de Aristegui a estimé que les nouveaux paramètres qui guident désormais la position espagnole devraient également « inspirer » le monde entier et conduire à « une réconciliation entre l'Algérie et le Maroc. Une réconciliation qui prendra peut-être le temps qu'il faudra, mais c’est ce que nous désirons tous».
Pour l’ancien diplomate espagnol, ces nouveaux paramètres « nous amènent à une autre réflexion (…) et il s'agit de la représentativité du polisario par rapport aux Sahraouis. Le Polisario n'est pas le seul représentant des populations sahraouies ».
«Malheureusement, cette question a été source de confusion en Espagne à plusieurs reprises. Il s’agit d’un discours qui est très répandu en Espagne et qui ne reflète pas la réalité », a précisé M. de Aristegui.
L’ancien porte-parole du Parti Populaire (PP) espagnol au Congrès pour les Affaires étrangères est longuement revenu sur l’évolution de la position espagnole sur le Sahara depuis le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol – PSOE) et celui de Mariano Rajoy (PP), notant que ces deux gouvernements avaient « qualifié sans la nommer, l’initiative marocaine d'autonomie au Sahara comme un effort crédible, sérieux et viable ».
Pour lui, « les deux gouvernements de couleurs politiques différentes avaient dit la même chose», en se référant à l’initiative marocaine. « C'est une réalité indéniable », a insisté M. de Aristegui, qui avait occupé également le poste de directeur général du cabinet du ministre de l’Intérieur sous le gouvernement de José Maria Aznar.
Etant marié à une marocaine et vivant à Rabat depuis plusieurs années, M. de Aristegui se définit comme un fin connaisseur de la réalité du différend autour du Sahara, ce qui lui permet de dire : « j'ai pu vérifier directement que la majorité des Sahraouis, tels que les considère le front polisario lui-même, vivent au Sahara, et non pas à Tindouf, et qu’ils dirigent des entreprises, exercent des professions libérales comme médecins, avocats, ingénieurs, architectes ou fonctionnaires de l'Etat marocain avec des postes de gouverneurs, ambassadeurs ou Walis, comme il y en a eu aussi dans ma famille marocaine ».
Sur le plan géopolitique, M. Gustavo de Aristegui a plaidé dans ce contexte en faveur d’un rapprochement entre le Maroc et l’Algérie pour faire face, ensemble, aux menaces terroristes qui guettent les deux pays à partir du Sahel.
Selon l’ancien député espagnol, « plus le désaccord entre le Maroc et l'Algérie dure, plus il sera facile pour ces groupes terroristes d'être efficaces dans leur activité criminelle, qu'il s'agisse de trafic de drogue, d'armes, d'êtres humains ou de terrorisme».
A ce sujet, M. Gustavo de Aristegui a affirmé que « le Maroc joue un rôle prépondérant, avec un énorme succès qui suscite l'admiration de nombreux pays dans le monde, dans la lutte contre le terrorisme et d'autres formes de criminalité organisée ».
Selon l’ancien diplomate espagnol, « le Maroc a aussi joué un rôle diplomatique très important non seulement en Afrique, au Moyen-Orient, au Maghreb, mais il a eu une diplomatie intense, intelligente, qui n'a pas toujours été comprise ».
Évoquant sa propre expérience, M. Gustavo de Aristegui s’est félicité de « l’immense affection pour l'Espagne que je décèle chez le peuple marocain, je pense que souvent les désaccords entre les deux pays sont davantage nés d’un manque de connaissance mutuelle ».
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